De Florent Emilio-Siri, avec Albert Dupontel et Benoît Magimel.
Que dire? Très bon film, film excellent. Cru, assez choc. Assez marquant pour que j'en fasse un sujet, en tout cas.
-Dans la forme, Siri se surpasse. Visuellement, le film est magnifique et fait ressortir à l'image la rudesse et l'écrasante démesure des paysages kabyles. Les couleurs sont à la fois ternes et châtoyantes, grises et colorées. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'Ennemi intime possède une VERITABLE signature visuelle (et pour un film français, c'est plutôt rare).
-Comme dans
Nid de guêpes, et je suppose, comme dans
Otage, quand ça pète, ça pète. En revanche, les images sont crues sans êtres malsaines, violentes sans surenchères (contrairement à Nid de guêpes lol), bref, ça remue. A voir, la scène de l'après-soutien aérien au napalm.
-Dans le propos, on a un scénario très intéressant, coécrit par le documentariste Patrick Rotman, auteur d'un (il parait) excellent documentaire sur la guerre d'Algérie intitulé...
l'ennemi intime. Le film de Florent-Emilio Siri est assez impartial, si bien qu'il se perd parfois en route, notamment dans quelques scènes de pétages de plombs, filmées à la Jan Kounen/ Gaspard Noé.
-Sinon les acteurs explosent. Dupontel est incroyable, sobre, animal, réservé, violent, charismatique, minable, sale, solide. Magimel assure plutôt pas mal, et les seconds couteaux sont impec' (notamment le vieux soldat algérien à la cicatrice).
Bref, un superbe film, qui laisse une empreinte. Pas grand chose à dire à la sortie de la salle, peut-être parce qu'il y'avait trop de choses à en dire. C'est dense, mais clair, c'est choc, mais plutôt beau.
Ma Note :
17/20