Voilà, j'ai vu ce film "évènement" à l'Astrée, et en VO.
Il est excellent, il faut bien le dire. Les images restent collées au cerveau longtemps après la séance, et ça, c'est plutôt bon signe.
- Cinématographiquement : faramineux. Une photographie époustouflante, des cadrages subtils, des images de folies, des couleurs tour à tour éthérées et châtoyantes, bref, du grand art. Il se dégage de ce film une espèce d'aridité visuelle, d'austérité apparente cachant une épaisseur incroyable. A signaler, les pyromanes du KSK seront sexuellement excités par les scènes d'incendies magnifiques qui nous en foutent plein la vue.
- Scénaristiquement : adaptée d'un livre (Oil), l'histoire se déroule, s'étire, nous rattrape et nous exalte. Un scénario intelligent, bien dosé, qui permet à un film assez contemplatif dans ses débuts de ne pas nous endormir. Il y'a même des rebondissements quand on ne s'y attend plus! Wouh! Une base solide pour des performances d'acteurs à couper le souffle.
- Le jeu : Daniel Day Lewis est magistral. Magnétique, charismatique, fou, violent et émouvant, l'acteur irish défonce tout et mérite plus qu'amplement son Oscar. Sa prestation phénoménale respire la douleur physique, la force brute et le ressenti profond. Attention toutefois au syndrome Bill le Boucher qui ressurgit notamment dans une scène finale quelque peu hystérique (mais cool quand même). Le jeune Paul Dano est lui aussi putain d'impressionant, j'avoue avoir adoré son interprétation. A noter pour le clin d'oeil Benny de La Momie (mdr) dans un rôle pas si secondaire, méconnaissable et excellent de justesse et de sobriété. Enfin, pour les tarés de série, il y'a aussi Ciaran Hinds (dans un rôle très secondaire mais avec un bon charisme).
- La musique : Oppressante, lourde, sourde, souvent stressante. C'est elle, véritablement, qui joue avec le spectateur. Attention toutefois, rien d'Hollywoodien dans cette partition. Du sobre, du dur, du tough. Une BO à ne pas écouter hors film sous peine de meurtre violent.
EN BREF : Une athmosphère pesante et épaisse, à couper au couteau, pour un film d'une beauté visuelle sobre mais à couper le souffle. Une histoire qui sait se renouveller malgré ses errances (j'ai pas dis "longueurs") et des acteurs phénoménaux.
Ma note : 18,25/20. Chef d'oeuvre? Maybe...